C'est un beau village de la Loire, riche de son patrimoine. Au cœur du Forez, à cinq km de Montbrison, entre plaine et côteaux : Champdieu.
Ecclesia de Candiaco est la plus ancienne mention écrite du lieu, datée du XIe siècle, d'après le Dictionnaire topographique du département de la Loire. Mais la fondation du prieuré serait plus ancienne. Celui-ci dépendait de l'abbaye de Manglieu, au diocèse de Clermont, tout comme son proche voisin, le prieuré de Bard.
Il faut grimper en haut du pic de Purchon, que domine une monumentale statue de la Vierge, pour mieux saisir le plan circulaire de l'ancien bourg fortifié, serré autour de son prieuré bénédictin. Des anciennes fortifications, édifiées à partir du XIVe siècle et « croquées » plus tard par le célèbre Guillaume Revel dans son Armorial du Forez sous le nom de « chatiau de Chandieu », il reste en particulier la Porte de Bise et une tour. La Porte de Bise (car située au nord) est la seule porte du mur d'enceinte (ou vingtain) à avoir subsisté. C'était la porte principale. Elle est surmontée par un mâchicoulis et protégée par la tour ronde à l'ouest. C'est là que sont situés l'accueil touristique et le Centre de l’art roman en Forez. Ce dernier accueille une exposition permanente « Moines et bâtisseurs autour de l’An Mil ». L'entrée est gratuite. L'accès au village se faisait alors par un pont-levis. On peut voir aussi les fossés (douves mises en eau ?) du système défensif en empruntant le chemin de Efossés.
Champdieu a eu un « hôpital pour les pauvres » (ou hospice) dès l'an 1500. Il a été fondé par Pierre de la Bâtie, prieur et seigneur de Champdieu de 1450 à 1505, pour l'accueil, à l'origine, de douze hommes ou femmes pauvres et âgées de cette paroisse et de celle d' Essertines-en-Châtelneuf. Pierre de la Bâtie le dota de terres, fermes, vignes et étangs afin qu'il puisse vivre en totale autonomie. Peu avant sa mort, il le plaça sous la protection de puissants seigneurs, Gabriel de Lévis, seigneur de Couzan, et Gaspard de Talaru, seigneur de Chalmazel, pour en assurer la pérennité. Il fut un temps rattaché aux Hospices civils de Montbrison, au XIXe siècle, et est devenu maison de retraite en 1980. Elle porte aujourd'hui le nom de Pierre de la Bâtie.
Le blason de celui-ci ("d’or à la croix ancrée de sable, à la bande de gueules brochante") figure sur le mur du prieuré, porté par un ange. Il fut aussi à l'origine du clocher porche de l'église – qui possède deux clochers - et de la chapelle Notre-Dame, dans cette même église.
Une quinzaine de moines pouvaient vivre dans le monastère au XIIIe siècle. Une aile, l'aile est, a été démolie dans la seconde moitié du XIXe mais il reste les des deux autres. A visiter notamment le cloître avec galerie et le réfectoire où l'on peut admirer, au dessus de la cheminée, une fresque datée de la première moitié du XVe représentant la Cène, avec le Christ et les apôtres servis par deux anges.
Dans l'église (placée sous le vocable de Saint-Sébastien et Saint-Domnin) il y a une crypte à laquelle on accède et dont on remonte par des escaliers de chaque côté du transept. C'est la partie la plus ancienne de l'édifice qui aurait abrité autrefois des reliques de saint Domnin, enfant martyrisé au IIIe siècle sous l’empereur romain Dioclétien. Y est placée de nos jours une sculpture de Marie enfant du début du XIXe siècle. La crypte comporte dix-huit colonnes dans son abside centrale. D'origine romaine, elles pourraient provenir de l'antique Aquae Segetae (Moingt). C'est tout du moins ce que nous lisons sur place. La crypte et le reste du bâtiment comportent de nombreux chapiteaux sculptés, de motifs végétaux notamment. On ne peut manquer celui de gauche à l'entrée de l'église. Il représente une sirène avec deux queues. On remarquera encore deux cuves baptismales dont l'une représenterait saint Michel terrassant le dragon et l'arbre de la Connaissance.
Au nord et au sud coulent deux ruisseaux : le Ruillat et le Champeau. Un pont en pierre construit en 1843 enjambe le premier à l'entrée du village.
Plafond à caissons et fresque du réfectoire
Photo d'introduction : une coquille Saint-Jacques sur une porte