Sunday, June 04, 2023
De nombreux visiteurs ont découvert, à  l'occasion des Journées du Patrimoine 2006, le chantier de la Maison François Ier en compagnie de M. Grange-Chavanis, architecte en chef des Monuments Historiques, en charge de la restauration du bâtiment.
 
Si au XVIe siècle, François Ier passa plusieurs jours en Forez, à  Montbrison notamment lors de l'annexion du Forez au royaume de France, il ne vint jamais à  Saint-Etienne. La Maison François Ier, citée pour la première fois en 1582, porterait ce nom, comme de nombreuses autres bâtisses foréziennes, en raison de la présence, sur sa cheminée, d'un médaillon portant un visage barbu. A l'étage, l'année 1547 est inscrite sur un plafond et pour les uns, elle commémorerait la mort du roi . Pour les autres, il s'agirait tout simplement de l'année de construction de la maison. A noter enfin que François Ier était un des descendants de Gui VII de Forez, ce qui expliquerait aussi la popularité de ce monarque dans le Forez.
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façade
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Située dans un des plus anciens quartier de la cité, construite en grès houiller sur quatre niveaux, avec des éléments architecturaux témoignant du gothique flamboyant impulsé à  la Renaissance, le bâtiment est actuellement dans un état lamentable.
« Je n'ai jamais vu un bâtiment dans un état pareil » ,  avoue l'architecte. Les travaux en cours, difficiles en raison aussi de la localisation, consistent à  nettoyer les lieux, « à  déshabiller le bâtiment » pour mieux le comprendre et savoir ce qui sera gardé ou pas. Une toiture provisoire a été installée pour qu'il ne se dégrade pas encore plus et, régulièrement, un bureau de contrôle vient vérifier l'état des lieux et la mise en place des normes de sécurité.

Courant 2007, les travaux de restauration proprement-dit devaient débuter. D
'abord la façade puis l'intérieur. Le coût total était alors estimé à  près de 2 millions d'euros dont 460 000 pour la seule sécurisation des lieux. Initialement, la fin des travaux était prévue pour 2008.
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Propriété de la Ville depuis 1994, la Maison François Ier a été inscrite à  l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques en 1949. Désaffectée en 1973, la Maison fut classée aux Monuments Historiques le 17 novembre 1998. Elle se compose en fait de deux bâtiments qui communiquent au rez-de-chaussée par une arcade.
Une des façades, celle qui se trouve côté rue du Théâtre, reconnaissable à ses pans de bois, est la plus ancienne. Le bâtiment, côté Boivin, abritait quant à lui une boucherie au rez-de-chaussée (« Boucherie Jeanne d'Arc ») et le commerçant, tout en gardant les médaillons au dessus de sa vitrine, avait posé sur le bas de sa devanture des carreaux de faience rouge. Les étages comportent des logis avec des fenêtres à  meneaux et une fort belle cheminée portant aussi des médaillons.

Au centre de l
'édifice, une allée débouche sur une cour à  l'arrière comme il s'en voit dans le vieux Lyon.
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La Maison est également célèbre pour ses fameux plafonds « à  la fougère ». S'ils ne sont pas exclusivement typiques du Forez, notre région est celle qui en comporte le plus, pourtant à  peine une quinzaine, disséminées à  Saint-Etienne, Pouilly-les-Feurs, Estivareilles, Montbrison, Saint-André d'Apchon... A Saint-Etienne, citons ceux de l'Hôtel de Villeneuve, de la « Maison Bernou de Rochetaillée » (place du Peuple), du 12, rue Escoffier. Le plafond à fougère est apparu au XVème siècle. Il est le résultat de deux techniques : le plafond à caissons de la Renaissance italienne et le plafond à la française. Mais au lieu que les solives ne soient disposées perpendiculairement aux poutres maîtresses et secondaires, elles le sont en diagonale selon un angle qui varie entre 30 et 45° et forment des caissons.
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Le chantier sera ouvert régulièrement au public afin de suivre l'évolution des travaux, jusqu'en 200... quand enfin les habitants pourront retrouver le seul bâtiment classé MH de leur ville. Il devrait ou devait, pourrait,  peut-être, abriter une "résidence artistique"...

> Lire aussi (Actu, 2009)