Dans l'entre-deux-tours des Législatives a paru l'annonce de la constitution d'un nouveau groupe municipal à Saint-Etienne, se réclamant du mouvement d'Emmanuel Macron. Baptisé « Saint-Etienne en marche » il est composé (pour l'heure) de Maurice Vincent, ancien maire PS de Saint-Etienne, actuel sénateur, Florent Pigeon, Pascale Marron, et Pierre Fayol-Noireterre, qui le préside. Ils faisaient partie du groupe municipal d'opposition « Saint-Etienne, l'Avenir ensemble », à l'origine PS-PRG. Christian Soleil, référent du mouvement dans la Loire, qui se présente notamment comme un "sympathisant socialiste sans avoir jamais appartenu au PS", l'estime « prématuré ». Joint au téléphone, il explique: « L'idée de constituer un groupe municipal avant même d'avoir un projet, et, alors que le principe du mouvement est un principe d'ouverture, le constituer qu'avec des élus de même tendance politique, socialiste, n'est pas approprié. Il y a comme un objectif de prise de pouvoir, si j'ose dire. Cela rend les choses confuses... C'est dommage. Il aurait été utile d'attendre un peu car si c'est pour retrouver les anciens clivages, je trouve que cela n'a pas de sens... ».
Son communiqué (courriel):
"La création d’un groupe La République en Marche au sein d’une municipalité peut être une initiative tout à fait intéressante, si elle « procède d’un projet politique porté dans le cadre d’une campagne », comme le souligne la direction du mouvement. Sans projet, mais aussi sans répondre aux exigences qui sont celles de notre mouvement : diversité des origines politiques, parité, renouvellement des visages et des pratiques, elle n’a pas plus de sens que le fait de coller avec de la glue une étiquette de marque prestigieuse sur un vêtement acheté chez un discounter. Nous sommes encore loin des municipales. Anticiper plus que de raison sur ces élections qui auront lieu en 2020 dans un contexte probablement très différent de ce qu’il est aujourd’hui est prématuré.
En tant que référent dans le département de la Loire, je ferai preuve à l’égard des municipalités du département d’une neutralité bienveillante : pas question d’entrer dans une opposition systématique et stérile qui serait nuisible à l’image comme à l’intégrité de notre mouvement, ni de soutenir a priori tel ou tel premier magistrat. A Saint-Etienne tout particulièrement, où certains de nos marcheurs, de sensibilités différentes, peuvent participer à l’exécutif ou habiter l’opposition, il n’est pas utile pour notre mouvement d’adopter une posture qui rappelle l’ancien régime partisan, contraire à notre manière de pratiquer la politique.
La direction de notre mouvement l’a confirmé. Le taux d’abstention record aux législatives nous oblige à cette exigence. Chaque chose en son temps. L’urgence est à la réconciliation et au rassemblement des Français, pas aux stratégies qui divisent".
Photo : la salle Albert Lebrun (archives FI)