Sunday, June 04, 2023

Au temps d'Honoré d'Urfé (1570-1630), les nobles dont il est question étaient souvent loin du Forez, mais toujours très Foréziens. En effet, s'ils combattent sur tous les champs de bataille de l'époque, partent en ambassade dans les pays d'Europe et passent une partie de l'année à  la Cour dans l'entourage du roi de France, jamais ils n'oublient leur pays pour lequel ils disent éprouver "une profonde tendresse". Cet attachement se lit encore dans notre paysage : châteaux, fondations d'établissements religieux, petites églises paroissiales où l'on se fait inhumer...

La période à  laquelle ils ont vécu ne laissait pas place à  une vie tranquille et ordinaire : guerres de religion (le massacre de Montbrison le 14 juillet 1562 est resté dans toutes les mémoires), campagnes militaires, service du roi à  la Cour... Ce dernier, surtout, a retenu les membres de nombreuses familles foréziennes: Chevrières, Saint-Chamond, Rostaing, Sugny de Nervieu... Ces temps obligeaient aussi à  des choix personnels. Ils étaient, de fait, très souvent personnellement engagés tant dans les événements politiques que dans la Réforme catholique. La famille de Gaspard de Capponi se distingue tout particulièrement au service de la foi. Il eut douze enfants. Six filles se firent nonnes, un fils fut missionnaire, un second fut prêtre et trois autres entrèrent dans les ordres !

Portrait de Gaspard de Capponi, baron de Feugerolles, seigneur de Roche, etc., marié en premières noces en 1623 à  Isabelle de Crémeaux dont il eut 12 enfants.

Au-delà  des noms et des titres, l'exposition invite à  comprendre qui étaient ces nobles, Melchior Mitte de Chevrières et autre Jacques d'Albon, seigneur de Saint-André et Maréchal de France, comment ils ont vécu, comment ils sont morts. Des documents d'époque provenant de divers services d'archives et bibliothèques, des reportages photographiques sur les lieux et monuments marquants de ces familles nobles, des objets dévoilent un peu de leur histoire.


Tableau représentant les saints patrons de la famille d'Urfé: saint Anne, saint Antoine et saint Jacques (XVIIe siècle, provenance inconnue)