Un personnage haut en couleur que ce Jules-Henry Onffroy de Thoron (1810 – 1893). Il se trouve que cet aventurier de vieille souche normande repose dans le Forez à Chalain-le-Comtal. Sa tombe est dans le cimetière municipal. Nous empruntons ces rares éléments biographiques à une publication du Père Alain-Roland Forissier dans le bulletin de la société La Diana (1999).
Les photos de sa tombe nous ont été communiquées par Isabelle Rivolier, de l'atelier d'art thérapie analytique "Plaine'itude" à Chalain. Nous la remercions vivement.
Jules-Henry, vicomte Onffroy de Thoron nait en Jamaïque où avaient immigré ses parents durant la Révolution. De retour en France, en Bretagne, à la chute de Napoléon, son père, fervent royaliste, met son épée au service de Louis XVIII puis rejoint, après l'avènement en 1830 de Louis-Philippe, la rebellion légitimiste de la duchesse de Berry. Il embringue dans cette aventure ses quatre fils dont Jules-Henry, qui est jugé et acquitté par un Conseil de guerre à Laval en 1832.
Jules-Henry part ensuite pour Constantinople où il établit un projet commercial pour le ministre du commerce. En 1840 il est au Liban où il côtoie un orientaliste, Lhéritier de Chézelles, avec lequel il apprend l'arabe. Il y devient "l'émir francaoui", dirigeant une insurrection chrétienne maronite. Ce qui est dans la droite ligne de ses ancêtres, croisés en Terre Sainte. Mais là encore l'affaire tourne court. Il passe ensuite plusieurs années en Europe centrale, rencontrant notamment Louis Ier de Bavière, revient en France, à Paris, puis s'en va au Chili où il combat les incursions argentines. Expulsé du pays, il s'installe au Pérou dont il explore à deux reprises (1852 et 1861) la partie Nord-Est. Jules-Henry s'y marie en mai 1857 mais son épouse meurt en couches en avril 1858. Son fils décède quelques mois plus tard. Il rentre un temps en France, réside à Paris et donne des conférences à Lyon, Rennes, Bordeaux... Il revient en Amérique du Sud en 1870, remontant l'Amazone du Brésil au Pérou. Il devient planteur mais échoue dans son entreprise. Il rentre en France définitivement.
A partir de1885, il séjourne le plus souvent à Lyon et dans le Forez où habitent sa nièce, Marie Onffroy de Vérez, qui a épousé en 1883 un monsieur de Saint-Galmier, et la mère de Marie. Il décède le 4 mars 1893 à Lyon.
Jules-Henry Onffroy de Thoron a écrit un Dictionnaire de la langue Quichua. Dans L'Amérique équatoriale il décrit le territoire qu'il a parcouru. Avec Les Phéniciens de l'île d'Haïti et sur le continent américain et La Langue Primitive depuis Adam jusqu'à la Tour de Babel, il défend l'hypothèse de relations nouées durant l'Antiquité entre l'Amérique du Sud et le Moyen-Orient.