Friday, September 29, 2023

Nom: De Rostaing. Just, c'est son prénom, n'est-ce pas. Les Archives Départementales de la Loire avaient évoqué en 2012 cette grande figure forézienne méconnue, un personnage haut en couleur, noble et militaire qui a siégé avec le Tiers Etat aux Etats généraux de 1789 tout en étant, semble-t-il, partisan d'une monarchie constitutionnelle. Il fut aussi, sinon un héros, auquel cas très discret, tout du moins un combattant de la Guerre d'indépendance américaine, aux côtés du très célèbre La Fayette. Cette petite notice emprunte aux Archives.

Just de Rostaing naît à Veauchette en 1740, fils aîné de Jean-François de Rostaing et de Marie-Françoise Rivoire de La Tourette.

Un noble d’épée

Adolescent, en 1755, il est admis comme page à la Cour du roi, apprentissage qui le conduit tout naturellement à servir ensuite dans l’armée royale de Louis XV. Il devient militaire de carrière et gravit tous les échelons : sous-lieutenant, capitaine, colonel, brigadier, maréchal de camp, lieutenant général. Il participe à la Guerre de Sept ans en Prusse puis il est affecté à l’école d’équitation de Cambrai. Il rentre en Forez en 1775 où il est nommé par le roi, Grand bailli du Forez et sénéchal d’épée. C'était le plus haut magistrat de la Province.

La Révolution américaine

Son régiment étant affecté en Amérique, il s’embarque de Bordeaux en 1777 pour « les Isles ». Un an plus tard, la France signe une alliance officielle avec les Insurgents. Just de Rostaing concourt alors à la prise de la Dominique, puis de Grenade. A la tête de son régiment, il s’illustre lors de la bataille de Yorktown en 1781, bataille décisive dans la Guerre d’indépendance des États-Unis.

Il se marie la même année avec Geneviève de Mondion, fille de propriétaires terriens de la Dominique (aujourd’hui Haïti).

La Révolution française

Après 6 ans d’absence, il revient en France et retrouve ses fonctions de Grand Bailli. A ce titre, il participe en 1789 aux États généraux. Élu par le Tiers État, il siège de 1789 à 1791 à l’Assemblée nationale Constituante et en devient l’un des secrétaires. Il signe le serment du Jeu de Paume avec les autres députés. Il réintègre l’armée à la fin des travaux de la Constituante et donne sa démission de l’armée en 1792, faisant valoir ses droits à pension. En 1793, il refuse d’émigrer et demeure à Paris.

Le notable forézien

Il se retire à Veauchette, devenu veuf en 1798 et sans enfant. Vétéran de la guerre d’Amérique, témoin des événements révolutionnaires, retraité de l’armée, il s’implique dans la vie politique et économique locale en tant que maire de Veauchette en 1804 puis Président du Conseil général de la Loire en 1814. Il décède à Veauchette le 15 août 1826, à l’âge de 86 ans.

illustration: des officiers du Royal Gâtinais