C'est dans le cadre du 70e anniversaire des combats de mai-juin 40 que la commission « mémoire » du service départemental de l'Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre a conçu cette exposition mettant en lumière la captivité subie par des centaines de milliers de soldats français durant la Seconde Guerre mondiale. Réalisée avec le soutien, notamment, des différentes Archives, le Musée d'Histoire du XXe siècle d'Estivareilles et le Mémorial de la Résistance et de la Déportation de Saint-Etienne, elle s'appuie sur les parcours individuels de prisonniers de guerre ligériens, grâce à l'apport d'archives personnelles, photographies, lettres, récits, dessins illustrant les différents aspects de cette captivité. Exposition itinérante constituée de 20 panneaux, elle est présentée jusqu'au 30 septembre 2022 au Musée d'Estivareilles, complétée d'objets de collection du musée.
Extraits :
Le fronstalag
« Il eut été facile de s'évader de Pithiviers. (…) presque aucun de nous n'en profita (…) parce que nous étions persuadés, et nos gardiens aussi, en toute sincérité, qu'une libération générale n'était plus qu'une question de jours, au plus quelques semaines (…). »
Emile Liogier
L'oflag
« (…) En oflag, on ne travaillait pas étant officier. Cette inaction était la pire des choses. Au bout d'un certain temps, on s'organise entre prisonniers : il y eut une université des camps ». »
Anthony Brocard
Amour et captivité
« (…) Dire que nous serions si bien tous deux et qu'il faut tous ces tristes événements pour nous séparer. Surtout ne croyez-pas que j'ai mauvais moral, mais c'est le coup de cafard obligatoire quand je pense à vous et à là-bas en songeant à tout ce temps perdu (…) »
Lucien Chanot
Tentative d'évasion
« Je n'osais me retourner (…) quand soudain rompant le silence de la nuit, un cri puissant retentit : « Halt » (…) une voix rauque questionnait en un langage redoutable que nous pensions ne plus entendre jamais : (…) « Papieren ? ». Là nous étions vaincus. (…) Ainsi prenait fin notre inoubliable aventure. »
Louis Martin
Immigré d'Italie, prisonnier... des Italiens !
Aldo Formento né le 26 décembre 1915 à Turin... répond à l'appel du Général de Gaulle... blessé, il est fait prisonnier par les Italiens au cours des combats de Bir-Hakeim... interné en Italie... il s'évade et rejoint la Suisse.
Résistance
« Je soussigné Brodin Edouard-Louis-Alain (…) chef de secteur de l'Armée Secrète pour la région de Saint-Chamond-Izieux (…) certifie que : M. Fuvel Paul (…), prisonnier de guerre évadé, appartenant au Groupement de résistance, (…) s'est mis à la disposition de la formation d'A.S de mon secteur (…). A participé comme F.F.I aux combats de la vallée du Gier et du Rhône. »
Le retour
« (…) j'avais presque trois ans et demi quand mon papa a été mobilisé (…) quand j'ai vu maman sauter au cou d'un « clochard » mal rasé et au pantalon déchiré. Je me suis dit que j'avais retrouvé mon papa. Il avait tant souffert de la faim qu'au début il se levait la nuit pour manger pain et saucisson et boire un peu de vin. »
Jean-Paul Delabre
Le Mouvement des Anciens Combattants Prisonniers de Guerre
« (…) à la Bourse du Travail de Saint-Etienne, 3000 anciens prisonniers de guerre (…) se trouvaient réunis pour approuver le cahier de leurs revendications (…) le but de cette démonstration : « (…) faire comprendre aux dirigeants de notre pays que les anciens prisonniers de guerre ne veulent pas être bernés plus longtemps. Il y va de leur honneur et de leur dignité ». En terminant, l'orateur en appelle aux sentiments d'union qui naguère permirent à chacun d'entre eux de surmonter les souffrances de la captivité. »
Extrait d'article de presse
Illustrations: DR