Dans Libres comme elles, Audrey Pulvar brosse le portrait d'une vingtaine de femmes aux destins exceptionnels qui ont fait des choix artistiques, littéraires, politiques ou personnels allant à l'encontre de leur époque et des conventions sociales (présentation de l'éditeur, La Martinière). Sortie du livre le 23 octobre.
Paul Amar et Laurent Joffrin signent respectivement Blessures (Editions Tallandier) et L'espion d'Austerlitz (Stock). Ce dernier est un roman dont l'action se déroule en 1805. C'est le 3e volume des aventures d'un policier, Donatien Lachance, un ancien jacobin radical, émule à Nantes du sinistre Carrier, devenu ensuite le bras droit de Fouché, le ministre de la Police de Napoléon. Cette fois, son enquête va l'amener à suivre l'empereur dans une des campagnes militaires les plus spectaculaires de l'Histoire. " Moi qui n'ai pas fait mon service militaire, la chose militaire m'a toujours intéressé", dit le journaliste, tout particulièrement connaisseur de l'époque révolutionnaire et napoléonienne, riche en destins fulgurants, complots et intrigues de toutes sortes.
Paul Amar quant à lui raconte son enfance en Algérie, son adolescence à Villeurbanne, son parcours professionnel, marqué notamment par le célèbre épisode des gants de boxe avec Bernard Tapie et Jean-Marie Le Pen, lors d'un débat télévisé que, dit-il, Jean-Pierre Elkabbach lui a imposé. " Lire puis écrire le monde" était normalement le thème de la petit causerie publique des deux journalistes, avec comme médiateur Mohammed Aïssaoui, également journaliste, auteur de L'Étoile jaune et le Croissant *. Il fut finalement surtout question de l'état de la société française, de collusion politico-médiatique, du FN, d'antisémitisme. " La société française est en train de se libaniser, c'est à dire qu'elle se tribalise", a déclaré Paul Amar. Et d'ajouter: " Des juifs, qui vivent en France depuis des siècles, quittent un pays en paix pour aller dans un pays en guerre qu'ils ne connaissent pas (Israël, ndFI). C'est un paradoxe, et un échec terrible."
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* 4e de couverture : Sur les 23 000 «Justes parmi les nations», il n'y a pas un seul Arabe et pas un musulman de France ou du Maghreb. C'est étonnant quand on connaît les liens séculaires qui ont uni les communautés juive et musulmane. Alors, j'ai décidé de chercher. Pendant deux ans et demi, j'ai défriché des documents, suivi toutes les pistes possibles, tenté de recueillir des témoignages. On m'a souvent répété : «Mais les témoins sont morts aujourd'hui.» J'ai exhumé des archives, écouté des souvenirs, même imprécis, et retrouvé de vraies histoires : comme celle de cette infirmière juive ou celle du père de Philippe Bouvard qui ont échappé à la déportation grâce au fondateur de la Grande Mosquée de Paris, Kaddour Benghabrit. Cet homme a sauvé d'autres vies.
Des anonymes ont également joué un rôle en fournissant aux Juifs de faux certificats attestant qu'ils étaient de confessions musulmane. La mère de Serge Klarsfeld en a bénéficié : «J'ai eu une mère algérienne et musulmane pendant quelques mois. Elle s'est appelée Mme Kader», m'a-t-il raconté. Et l'action du roi Mohammed V au Maroc durant l'Occupation ne lui vaudrait-elle pas le titre de Juste ?
«Celui qui écoute le témoin devient témoin à son tour.» J'avais toujours à l'esprit cette phrase d'Elie Wiesel. Je l'ai écrite plusieurs fois, et suis parti en quête de témoins pour ne pas rompre le fil ténu de la mémoire.