
La grande affaire - pour ainsi dire les grandes manoeuvres - de nos proches ancêtres femmes était la grande lessive à la cendre, la buyà (faire la buée, la lessive en patois forézien), qui se déroulait deux fois l'an pendant trois ou quatre jours. Les opérations sont expliquées en détail, du trempage rapide du premier jour (à l'eau froide) au séchage et au rangement.

L'imposant cuvier en terre cuite, la chaudière, un baquet en bois...
La pièce maîtresse du dispositif était le cuvier, en terre cuite (fabriqué dans la Loire à Urbise et Saint-Georges-de-Baroille), dans lequel le linge sale était placé dans un ordre bien précis, avec par dessus une grosse toile de chanvre renfermant plusieurs centimètres de cendre de bois blanc. Celle-ci a été remplacée dans les années 50 par du savon ou des cristaux de soude.

L'exposition explique aussi les différents types de lavoirs qui comptent parmi le petit patrimoine de nos campagnes (à écluse, à treuil, etc.); et présente, parmi les plus anciennes, toutes sortes de modèles de machines, françaises ou américaines. Rien n'est oublié, ni la pince à linge, ni la planche et le fer à repasser. Sur cette photo, en bleu au pied d'une machine barboteuse des années 1910, une machine "merveille Minut'", qui n'est pas, précise le cartel, une machine à laver de camping mais une vraie machine commercialisée dans les années 1940.
Le deuxième jour se déroulait le long "coulage", c'est à dire le versement dans le cuvier d'eau chauffée sur le feu, évacuée par la bonde de celui-ci, mais récupérée, puis remise à chauffer, puis reversée... Et elles recommençaient l'opération pendant des heures, avec de l'eau (toujours la même, appelée lessi) de plus en plus chaude.
Le deuxième jour se déroulait le long "coulage", c'est à dire le versement dans le cuvier d'eau chauffée sur le feu, évacuée par la bonde de celui-ci, mais récupérée, puis remise à chauffer, puis reversée... Et elles recommençaient l'opération pendant des heures, avec de l'eau (toujours la même, appelée lessi) de plus en plus chaude.

Sur la porte de l'armoire, une image de sainte Véronique, la patronne des blanchisseuses
" Par cette opération, lisons-nous, une grande partie de la saleté se retrouvait dans l'eau de lessive mais l'ensemble du linge du cuvier était loin d'être propre. Le but du coulage, grâce à la cendre, était de rendre cette saleté soluble dans l'eau de rinçage, troisième étape qui avait lieu le jour suivant." A l'eau claire, au lavoir ou au rebord d'un cours d'eau, voire un étang. Et les lavandières de transporter leur linge, de le frotter, battre et tordre des heures, les mains dans l'eau parfois glaciale... Et il fallait se lever tôt pour avoir la meilleure place, c'est à dire la meilleure eau, celle qui ne serait pas troublée par le travail des autres lavandières...
rue de la Grye
04 77 65 60 99
Ouvert tous les jours jusqu'au 30 novembre de 10h à 12h et de 14h à 18h